• Bilqiss de Saphia Azzedine (Stock)

    Bilqiss est une femme insoumise, effrontée, forte dans les épreuves qui revendique son droit à la liberté et à pratiquer sa religion comme elle le veut sans que les lois du Coran ne soient détournées et adaptées au profit des hommes.

    On y suit aussi les points de vue de Leandra, jeune journaliste américaine, qui veut témoigner de l’horreur de la situation, qui a de la compassion (pour se donner bonne conscience ?) mais qui n’est pas aussi bien accueillie que ce qu’elle imaginait et du juge chargé de son procès qui est tiraillé entre son devoir et ses sentiments.

     

    C’est un magnifique roman impossible à lâcher, on veut en connaitre la suite. On veut suivre Bilqiss dans ses prises de parole. On y parle poésie, cuisine, burqa, littérature, le regard du monde occidental sur le monde oriental.

     

    Ce livre est une ode à la liberté, à la religion, à la femme.

     

    Résumé de la maison d'édition

     

     « Vous priez encore Dieu ?
    – Bien sûr. Pourquoi ne le ferais-je pas ?
    – Eh bien, il me semble qu’Il vous a abandonnée ces derniers temps.
    – Allah ne m’a jamais abandonnée, c’est nous qui L’avons semé. »

     

    Bilqiss est l’héroïne de ce roman : c’est une femme indocile dans un pays où il vaut mieux être n’importe quoi d’autre et si possible un volatile. On l’a jugée, on l’a condamnée, on va la lapider. Qui lui lancera la première pierre ? Qui du juge au désir enfoui ou de la reporter américaine aux belles intentions lui ôtera la vie ? Le roman puissant de Saphia Azzeddine est l’histoire d’une femme, frondeuse et libre, qui se réapproprie Allah.

     

    Extrait:

    … «Contrairement à vous, je ne parlerai pas en Son nom. Mais j'ai une intuition. Vous adorez Dieu mais, Lui, Il vous déteste.»

     

    Un tonnerre de protestations se répandit dans la salle d'audience jusqu'à couvrir la voix, pourtant grave, du juge qui réclamait le silence. Du silence immédiatement. Un silence radical puisque c'était son préféré. Silence qui ne revint plus ce jour-là et qui l'obligea à ajourner la séance.

     

    … Déjà, après l'accouchement, on aurait pu prédire les quelques emmerdes qui allaient parsemer mon existence. Au lieu d'être accueillie sous les acclamations du voisinage qui n'en finissait pas d'espérer dans la pièce d'à côté, ce fut par un laconique «Ainsi soit la volonté d'Allah» que mon père avait dispersé la foule et mis fin aux festivités. L'accoucheuse, sur le seuil, le visage endeuillé, m'en voulait aussi de ne pas être un fils ; je lui faisais ainsi rater une belle occasion d'être célébrée. Vieille d'une heure et déjà accusée par mon sexe. Je n'aurais pas cru cependant qu'il serait à l'origine d'autant de maux. Rien ne m'a jamais causé plus de tracas. Seulement, cette fois, ce n'étaient plus des coups, des brimades ou des humiliations qui me guettaient pour avoir désobéi, mais bel et bien la peine de mort par lapidation sur la place publique, une sorte de terrain vague au milieu duquel s'amoncelaient les ruines d'une fontaine asséchée. J'étais une femme dans un pays où il valait mieux être n'importe quoi d'autre, et si possible un volatile …

     

    … J'essayais de m'en persuader quand j'imaginais ce qui m'attendait bientôt, enterrée jusqu'au cou, sans pouvoir esquiver de mes mains les pierres anguleuses qui allaient transpercer mes tempes. Et puis, lorsque je revenais à moi et que je balayais l'assistance du regard, mon châtiment me paraissait clément s'il était le prix à payer pour échapper à cette abominable faune. On m'avait placée dans une cage pour m'éviter d'être lynchée avant la fin du procès …

     

     

     

     

     

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